Dès l’hiver 1943-1944 et qu’il est avéré que Jean Moulin est décédé, ses plus fidèles lieutenants ressentent la nécessité impérieuse de faire vivre la mémoire de leur patron, et Paul Schmidt (“Kim”, le responsable des opérations aériennes) demande alors à Daniel Cordier, ancien secrétaire de Jean Moulin, de composer plus tard la biographie de ce dernier. En mai 1945, le général de Gaulle dévoile une plaque à Paris, rue du Four, là où s’est tenue, le 27 mai 1943, la première réunion du C.N.R. présidée par Jean Moulin, et, un an plus tard, Laure Moulin, la sœur du héros, publiant aux Éditions de Minuit le livre de son frère "Premier Combat", sollicite Charles de Gaulle afin qu’il veuille bien préfacer le livre et présider une Association nationale dédiée à la mémoire de Jean Moulin ; le général accepte de donner une préface mais ne peut présider l’Association dès lors que les responsables des anciens mouvements de Résistance se divisent sur le plan politique. A l’automne 1946, à l’occasion de la très officielle inauguration d’un monument à Béziers, le projet de création d’une Association est repris par quelques personnalités héraultaises mais les divisions de l’époque et les prémices de la guerre froide ne permettent pas la concrétisation du projet. C’est seulement durant les années 1960 que Antoinette Sachs, amie de Jean Moulin depuis 1938 et animatrice d’une amicale encore informelle, obtient des autorités qu’une cérémonie commémorative ait lieu, chaque 17 juin, au Panthéon, en hommage à Jean Moulin. Enfin, en 1974, peu avant son décès, Laure Moulin, avec l’appui de quelques grands résistants comme Jacques Chaban Delmas, inspire la création de l’Association nationale des Amis de Jean Moulin à Bordeaux où rayonne déjà un très actif Centre Jean Moulin. L’Association est présidée à l’origine et durant de longues années par André Delage puis René Joly, ancien résistant et déporté bordelais. L’Association regroupe alors des membres de la famille de Jean Moulin et de celle du Général de Gaulle, les principaux collaborateurs de Jean Moulin ou leurs proches auxquels viennent se joindre des élus, de hauts fonctionnaires -les Préfets sont membres de droit-, des officiers généraux et supérieurs, des historiens, des enseignants, des journalistes ou tout simplement des personnes désireuses de manifester leur fidélité à la Résistance et à celui qui fut son unificateur dans l’hexagone en 1942 et 1943.

Depuis plusieurs années, l’Association est liée, par conventions, avec le Souvenir Français, avec le Comité du soutien au Mémorial de la Ferme Richemont (où furent assassinés, le 14 juillet 1944, un groupe d’élèves résistants du Lycée Montaigne de Bordeaux), avec le Comité régional du Mémorial Jean Moulin de Salon-de-Provence (Comité présent au Panthéon lors de la cérémonie annuelle d’hommage à Jean Moulin et représenté au sein du Bureau de l’Association par son propre Président Jean-Louis Riccioli), et surtout avec la Fondation Charles de Gaulle (c’est d’ailleurs cette prestigieuse institution qui organisera, avec l’Association, en 2023, au Mémorial de Colombey, l’exposition du 80ème anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance et de la mort héroïque de Jean Moulin).

Avec la Ville de Bordeaux et son Centre Jean Moulin accueilli par le Musée d’Aquitaine, avec le Ministère de la Défense et avec le Secrétariat d’Etat aux Anciens Combattants, l’Association organise la cérémonie annuelle du Panthéon. Béziers, ville natale de Jean Moulin, vient de demander son adhésion à l’Association ; d’autres collectivités s’apprêtent à en faire autant, en France (par exemple le Département de la Savoie) et à l’étranger (le Collectif Jean Moulin du Portugal tout récemment).

L’Association entretient des rapports fraternels avec l’A.C.A.L.M. de Melay -qui commémore chaque 17 mars l’atterrissage de Jean Moulin, du général Delestraint, chef de l’Armée Secrète, et du syndicaliste Christian Pineau en Saône-et-Loire-, avec le Cercle Jean Moulin de Mâcon, avec la Commune de Callas, dans le Var, qui a récemment permis de sauver la précieuse bibliothèque de Daniel Cordier léguée par les petites-filles du secrétaire et biographe de Jean Moulin.

Enfin, est-il besoin de le dire ? Depuis toujours l’Association œuvre en étroite collaboration avec la famille de Jean Moulin (sa sœur Laure Moulin, dès l’origine, puis ses cousines André Dubois Escoffier et Suzanne Escoffier et, aujourd’hui, ses cousins Cécile et Gilbert Benoit Escoffier particulièrement). De même, les liens ont existé dès l’origine avec le Général de Gaulle et ses proches (L’Amiral Philippe de Gaulle, puis Bernard de Gaulle, lui-même ancien de la Résistance et de la France Combattante, et désormais, avec les proches de ce dernier).

Ainsi l’Association entretient autour d’elle un réseau de partenariats et de liens qui permettent de servir efficacement la mémoire de Jean Moulin et de la Résistance.